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Films réalisés par Rithy Panh

S21, La machine de mort khmère rouge

2002 | 20 | 101'0 | France-Cambdoge


Production :INA - Arte : Cati Couteau
Réalisation :Panh Rithy
Image :Mésar Prum | Panh Rithy
Montage :Rougerie Marie-Christine | Roudy Isabelle
Son :Vissal Sear

Résumé

Au Cambodge, sous les khmers rouges, S21 était le principal bureau de la sécurité. Dans ce centre de détention situé au coeur de Phnom Penh, près de 17.000 prisonniers ont été torturés, interrogés puis exécutés entre 1975 et 1979. Trois d’entre eux seulement sont encore en vie.

"J’ai réalisé S21, la machine de mort khmère rouge par conviction, mais aussi comme une nécessité. Filmer c’est être avec les autres, corps et âme. Ma vie, je la dois à ceux qui sont morts, j’ai des dettes envers eux. M’engager vis-à-vis des vivants est aussi un devoir. Ma manière d’assumer ma part de travail de mémoire, c’est parler et donner la parole aux témoins du génocide, victimes et bourreaux. Je veux croire que chaque témoignage est une petite pierre qui contribue à édifier un rempart contre la menace toujours possible, ici et ailleurs, du retour de la barbarie." Rithy Panh Pendant près de trois ans, Rithy Panh et son équipe ont entrepris une longue enquête auprès des rares rescapés, mais aussi auprès de leurs anciens bourreaux. Ils ont convaincu les uns et les autres de revenir sur le ieu même de l’ancien S21, actuellement reconverti en musée du génocide, pour confronter leurs témoignages. Les mots ne suffisent pas pour décrire ce qui s’est passé là. L’implacable minutie de la machinerie du meurtre planifié échappe à l’entendement. Comme si la conscience refusait d’appréhender, et donc de mettre des mots d’aujourd’hui sur l’indicible. Mais il reste les preuves - les photos, les archives, les lieux - qui font ressurgir les mots d’autrefois. Il y a aussi la mémoire enfouie profondément dans les corps, celle des gestes et des routines… qui peuvent surgir de l’inconscient comme dans un cauchemar. La singularité du film réside dans la confrontation de la volonté des rescapés qui veulent comprendre pour transmettre et protéger les générations futures, et la parole des geôliers qui sont comme hébétés de revivre l’horreur à laquelle ils ont contribué. Les choses doivent être dites pour rendre aux victimes leur destin et leur mémoire. Elles doivent l’être aussi pour que la réflexion sur le passé aide à la construction du présent.

L’image manquante

2013 | 90'0 | France-Cambodge


Production :Catherine Dussart
Réalisation :Panh Rithy
Scénario :Panh Rithy
Image :Mésa Prum
Montage :Rougerie Marie-Christine | Panh Rithy

Résumé

Il y a tant d’images dans le monde, qu’on croit avoir tout vu. Tout pensé. Depuis des années, je cherche une image qui manque. Une photographie prise entre 1975 et 1979 par les Khmers rouges, quand ils dirigeaient le Cambodge. À elle seule, bien sûr, une image ne prouve pas le crime de masse ; mais elle donne à penser ; à méditer. À bâtir l’histoire. Je l’ai cherchée en vain dans les archives, dans les papiers, dans les campagnes de mon pays. Maintenant je sais : cette image doit manquer ; et je ne la cherchais pas - ne serait-elle pas obscène et sans signification ? Alors je la fabrique. Ce que je vous donne aujourd’hui n’est pas une image, ou la quête d’une seule image, mais l’image d’une quête : celle que permet le cinéma. Certaines images doivent manquer toujours, toujours être remplacées par d’autres : dans ce mouvement il y a la vie, le combat, la peine et la beauté, la tristesse des visages perdus, la compréhension de ce qui fut ; parfois la noblesse, et même le courage : mais l’oubli, jamais.

Un film comme une surprise. Rithy Panh reconstitue son enfance et son adolescence pendant la guerre et la dictature du Cambodge. Pas d’images ? Qu’à cela ne tienne, il invente des figurines pour nous raconter toute l’histoire et c’est une émotion intense qui va vous submerger. Rithy Panh est l'auteur avec Christophe Bataille d'un libre bouleversant "L'élimination" paru aux éditions Grasset et en Livre de poche.